L'ECONOMIE MONDIALE

Publié le 28 Décembre 2011

 Situation «dangereuse»

Mots clés : Bruxelles, Christine Lagarde, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, FMI

Par Hayat Gazzane Mis à jour le 25/12/2011 à 12:43 | publié le 25/12/2011 à 11:44Réactions (83)
La directrice du FMI, Christine Lagarde, est inquiète.

La directrice du FMI, Christine Lagarde, est inquiète.Crédits photo : © Issei Kato / Reuters/REUTERS

Dans un entretien au Journal du dimanche(Le figaro-economie), la directrice du FMI Christine Lagarde presse les dirigeants européens à accélérer l'application des réformes décidées lors du sommet de Bruxelles de décembre.

Le Fonds monétaire international (FMI) met la pression sur les dirigeants européens. Très critique, la directrice de l'institution, Christine Lagarde, affirme dans le Journal du dimanche, que «le sommet du 9 décembre n'était pas assez détaillé sur les aspects financiers et trop compliqué sur les principes fondamentaux». Selon elle, les discussions entre Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et leurs homologues n'ont pas encore réussi à stopper la crise: «Il y a eu des progrès considérables en Europe mais ils ont graduels et mal compris».

Selon Christine Lagarde, les blocages sont avant tout politiques: «Il serait utile que les Européens parlent d'une seule voix et annoncent un calendrier simple et détaillé. Les investisseurs l'attendent. Les grands principes ne les impressionnent pas». Il faut «accélérer la mise en oeuvre des mesures» qui ont été prises, comme le changement des traités de l'Union pour renforcer l'intégration budgétaire et engager chaque pays à respecter les règles.

Urgence

La situation est en effet critique: «L'économie mondiale est dans une situation dangereuse, à un tournant très dangereux», s'alarme Christine Lagarde. La directrice du FMI n'hésite pas à comparer la situation actuelle à celle de l'entre-deux guerres. «A cette époque, les États se sont repliés sur eux-mêmes et le multilatéralisme a reculé. Aujourd'hui, nous voyons certains États relever leurs barrières tarifaires, inventer des obstacles non tarifaires et parfois faire obstacle aux flux de capitaux», déplore-t-elle.

Le FMI note également que les États-Unis, le principal acteur de l'économie mondiale, sont touchés et que les pays émergents, moteurs des années 2000, sont grippés. La directrice de l'institution évoque la Chine, le Brésil et la Russie où «les prévisions de croissance sont revues à la baisse. Ces pays, qui étaient des locomotives, subissent ces facteurs d'instabilité». Christine Lagarde craint aussi de fortes répercussions dans les pays pauvres: «Les conséquences peuvent être rudes quand les expatriés baissent leurs transferts d'argent. Cette instabilité est un danger pour l'ensemble des pays du monde. La croissance mondiale s'en ressentira».

Le FMI, qui doit livrer fin janvier ses prévisions économiques mondiales, tablait jusqu'ici sur une croissance de 4%. Mais la directrice générale du FMI a déjà prévenu que ce chiffre serait revu à la baisse.

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Rédigé par moulin

Publié dans #Dettes

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